
Un groupe de défense du web, Open Web Advocacy (OWA), affirme que les utilisateurs d’iPhone n’ont toujours pas accès à un véritable choix de navigateurs, plus d’un an après l’entrée en vigueur de la législation antitrust. Selon l’OWA, Apple bloque délibérément le chemin des développeurs pour protéger une part importante de ses profits.
Un choix théorique mais limité
Depuis le lancement du premier iPhone, Apple contrôle l’expérience de navigation sur ses appareils. Même lorsque des navigateurs tiers ont été autorisés, ceux-ci devaient utiliser le moteur de navigation d’Apple, WebKit. Cela empêche toute compétition en termes de performance ou de fonctionnalités, les navigateurs ne pouvant proposer qu’une interface autour de l’application Safari.
Un respect de façade, selon l’OWA
Bien que l’UE ait jugé cette pratique illégale, en ordonnant à Apple de permettre une concurrence libre, l’OWA déclare qu’il n’existe toujours pas d’applications de navigateur utilisant un moteur différent de WebKit. Ce manque serait dû à des obstacles techniques, juridiques, marketing et pratiques que Apple aurait mis en place intentionnellement.
- Obstacles techniques : Apple n’a pas fourni de moyens pour que les développeurs puissent tester des applications utilisant des moteurs de navigateur tiers.
- Obstacles juridiques : Des termes légaux stricts et désavantageux sont imposés aux développeurs.
- Obstacles marketing : Apple empêche les utilisateurs de navigateurs tiers d’effectuer des mises à jour vers de nouvelles applications, les obligeant à télécharger une application complètement nouvelle.
- Obstacles pratiques : Les mises à jour des applications sont bloquées si les utilisateurs de l’UE voyagent hors de la zone pendant plus de 30 jours.
Les profits avant tout
Selon l’OWA, cette situation est motivée par la volonté d’Apple de protéger les profits générés par Safari, qui constitue l’un de ses produits les plus rentables. En effet, Safari représente de 14 à 16 % du bénéfice opérationnel annuel d’Apple et génère environ 20 milliards de dollars par an en revenus de moteur de recherche grâce à Google. Une perte de 1 % de parts de marché pourrait coûter à Apple 200 millions de dollars de revenus annuels.
Bien qu’un contrat avec Google semble aujourd’hui menacé par des décisions judiciaires, il reste en place pour le moment. Apple, de son côté, se défend en affirmant avoir respecté la loi et ne pas comprendre pourquoi aucun navigateur n’a encore été développé avec un moteur tiers.








