Au cours de la keynote du 12 septembre, Lisa Jackson, vice-présidente d’Apple pour les initiatives environnementales, politiques et sociales, a tenu des propos laissant entendre une nouvelle direction dans la stratégie d’Apple.
Si l’obsolescence programmée est un fait chez de nombreux fabricants en tout genre, et pour le coup souvent décriée par les consommateurs, Lisa a expliqué sur la scène du Steve Jobs Theater qu’Apple empruntait désormais une nouvelle voie, celle de vouloir fabriquer des produits durables, estimant que « conserver les appareils plus longtemps est la meilleure chose à faire pour la planète ».
Ses propos n’ayant pas été relevés depuis, Horace Dediu, analyste chez Asymco, se dit étonné de constater que cela n’est pas eu d’impact à la bourse : « À ce stade de la présentation, je me suis demandé si tout le monde se précipiterait hors de la salle et appellerait leur courtier pour vendre leurs actions Apple. L’un des principes de l’investissement dans les entreprises de matériel de biens durables est que cette valeur dépend de la fréquence des mises à niveau. Si les produits ne sont pas remplacés fréquemment, ils ne génèrent pas de revenus et l’entreprise qui les vend finit par croître très lentement si les marchés se saturent. Le secteur des smartphones se rapproche certainement de la saturation et l’implication de rendre les produits Apple plus durables impliquerait des revenus plus faibles grâce aux remplacements. »
Seulement, cette stratégie pourrait être plus bénéfique que l’on peut le penser pour Apple. Aujourd’hui, le géant américain a déployé sa toile dans le monde entier pas seulement avec des produits, mais aussi avec des services tels que Apple Music, Apple Pay (Cash), l’App Store, bientôt un service de vidéo en streaming, ce qui à long terme lui offrait de nouvelles perspectives de croissance, en dehors de celles provenant des marges de ses appareils.
En clair, Horace Dediu pense que même si l’iPhone est un produit cher, Apple finirait pas l’amortir dans le temps à l’aide des services utilisés par ses clients :
« Un iPhone à 1200 $ peut être moins cher qu’un iPhone à 600 $ si la version à 1200 $ dure deux fois plus longtemps que si elle était utilisée deux fois plus chaque jour. Le téléphone à 1 200 dollars fournit 4 fois le service à un prix deux fois plus élevé, ce qui en fait la moitié du prix. »
Voilà une stratégie qui pourrait bien porter ses fruits, mais aussi attirer davantage de clients sensibles à cette approche. Dans tous les cas, Apple gagnerait encore et toujours plus…