L’Australie a adopté la loi sur la cryptographie, qui pourrait obliger des entreprises comme Apple, Facebook et Google à fournir des solutions pour accéder aux messages cryptés.

En octobre, plusieurs entreprises de technologie avaient envoyé une lettre pour s’opposer à l’approbation de cette loi. Lettre qui a peu servi, sachant qu’hier le parlement australien a finalement approuvé cette nouvelle loi.

La loi sur la cryptographie a été présentée comme essentielle pour la sécurité nationale et comme un élément important pour aider les forces de l’ordre à lutter contre le terrorisme. En pratique, la nouvelle loi permet aux agences gouvernementales sélectionnées de demander aux entreprises technologiques trois niveaux d’assistance différents pour accéder aux messages cryptés :

  • Demande d’assistance technique : il s’agit d’une demande « d’assistance volontaire » auprès des forces de l’ordre afin de « préserver la sécurité nationale et l’application de la loi ».
  • Avis d’assistance technique : Avis obligeant les entreprises technologiques à proposer le décryptage lorsqu’elles « sont déjà en mesure de le faire selon une procédure raisonnable, proportionnée, réalisable et techniquement réalisable » ou lorsque l’entreprise dispose déjà de « moyens existants  » pour déchiffrer les communications (par exemple, lorsque les messages ne sont pas chiffrés de bout en bout).
  • Avis sur les capacités techniques : un avertissement lancé par le procureur général demandant aux entreprises technologiques de « créer une nouvelle technique » pour déchiffrer les communications destinées aux forces de l’ordre. Le projet de loi indique que cette nouvelle technique ne peut pas inclure des fonctionnalités qui « suppriment la sécurité électronique, telle que le cryptage ».

Les représentants du gouvernement australien ont hésité à utiliser le mot « porte dérobée », mais les entreprises technologiques craignent que la loi ne soit essentiellement une voie d’accès à ces outils. Commentant cette décision, Apple a déclaré qu’« il n’est pas bon d’affaiblir la sécurité de millions de clients respectueux de la loi afin d’enquêter sur les rares personnes potentiellement menaçantes ».

Ce qui inquiète Apple et d’autres sociétés de technologie, c’est que l’Australie pourrait constituer un précédent qui sera ensuite utilisé dans d’autres pays, notamment aux États-Unis.

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